Les années 50 et la Dyna Z
Au salon de Paris 1948, à l'époque où le concept de "Show Car" n'existait pas encore, Panhard avait présenté un prototype hyper-aérodynamique étudié scientifiquement la Dynavia. Conçue par Louis Bionier, la Dynavia adopte une forme "en goutte d'eau" tout à fait surprenante. Ce prototype fera le tour des salons avant d'être oublié par tout le monde ... sauf par Bionier, qui l'utilisera comme point de départ pour créer la nouvelle Dyna.
Présentée à la presse le 17 juin 1953, la nouvelle Panhard, qui n'est encore qu'un prototype, ne ressemble à aucune voiture de série existante. Fruit d'une étude aérodynamique approfondie ("en goutte d'eau"), cette "Dyna 54" (type Z1) possède une carrosserie étonnamment vaste aux formes arrondies, pouvant accueillir 6 personnes et pas mal de bagages. Pour la structure, on est allé encore plus loin que sur les anciennes Dyna : réalisée entièrement en "duralinox", la caisse autoporteuse ne pèse que 98,5 kg avec tous ses éléments, un véritable record !
L'infrastructure même de la voiture a fait l'objet d'une étude très rigoureuse, alliant la rigidité à la légèreté. Autre originalité, tout le groupe motopropulseur avant est fixé sur une traverse tubulaire reliée au reste de la coque par 6 boulons seulement. Cette conception tout à fait inédite associée au vaste capot permet de dégager complètement la mécanique en un temps record. Révolutionnaire dans sa structure, dans sa conception aérodynamique et dans la technique d'assemblage de la caisse, la Dyna 54 l'est aussi par l'aménagement intérieur, avec son tableau de bord qui regroupe toutes les commandes et tous les indicateurs sur le support du volant, et par le concept de sécurité passive qui se dégage à tous les niveaux : planche de bord rembourrée, pare-brise éjectable, suppression de toutes les aspérités; réservoir d'essence en position de sécurité au-dessus de l'essieu arrière...
Associée à la mécanique 5cv de la Dyna X87, la Dyna réunit en 1953 tous les concepts importants que nous retrouvons sur les voitures actuelles en réunissant 1 'équation impossible : 5 cv, 6 places, 6 litres aux 100 km et 130 km/h. Réunir en une seule voiture les performances de la Citroën 15/6 (la "reine de la route"), l'habitabilité de la Renault Frégate, l'économie de la Renault 4cv pour le prix d'une voiture moyenne, tout cela allié à une tenue de route inégalée jusque là, c'était bel et bien la quadrature du cercle. La production en série démarre en fait tout à la fin de l'année 1953.
Elle culminera en 1957 avec 37.991 unités produites, un sommet dans l'histoire de la marque.